Le 30/09 Étape Dakhla (Maroc) - Nouakchott (Mauritanie) - Dakar (Senegal )

Objectif de la journée : rejoindre Dakar, l'escale la plus au sud et la plus à l'ouest du trajet. La suite du raid se fera cap au Nord...
Près de 600 nautiques (environ 1200 km) nous attendaient sur cette navigation relativement simple : l'océan à tribord, le sable à bâbord. Les deux avions F-GSRT et F-BVIS ont choisi de couper cette étape en deux avec une escale avitaillement à Nouakchott. Jean-Claude quant à lui, sur proposition de Laurent le pilote solitaire parisien, a quitté son fidèle destrier jaune et blanc pour tenter de rejoindre Dakar sans escale à bord du Skylane (un ULM). Après plus de 6h de vol, l'objectif est atteint juste avant le coucher de soleil pour les uns, juste après pour les autres, dont Denis et Philippe.

Durant ce trajet, nous avons pu survoler les merveilles du Sahara Occidental, de la Mauritanie (le banc d'Arguin célèbre pour la poutarde, caviar mauritanien) et le Sénégal avec ses lacunes, ses bords de mer, ses pirogues filiformes d'une incroyable beauté .

Cette étape on l'appréhendait : elle signifie pour nous passionnés de l'histoire de cette route aéronautique l'aboutissement d'une ligne aérienne commencée à Toulouse.

Mais pourquoi s arrêter ? Un autre continent ne peut-il être atteint à partir de là, un nouveau challenge ? Avec l'audace déjà connue de Pierre-Georges Latécoère et le courage de ses aviateurs, la ligne aéropostale a ouvert de nouveaux horizons, l’Amérique du Sud. Et nous, pourquoi ne pas poursuivre sur cette voie dans un proche avenir à la découverte de cette route aéropostale Toulouse -Santiago de Chili?

Enfin Dakar, pays de la Teranga. Posés sur le tarmac de l'aéroport avec le sentiment d'avoir concrétisé une promesse qu'on s'était faite en juin 2015!

Un pour tous tous pour un.

Qui aurait pensé qu'une discussion lors du déjeuner pendant France Airexpo à Lyon Bron en juin 2015 nous aurait emmené dans cette aventure historique.
Ce qui, pour chacun d'entre nous, semblait impossible à réaliser en individuel a pris forme une fois décidé ensemble.
Un an de préparatifs ont nécessité pas moins de 100 appels, une tonne de papiers, des dîners, des courriers! Des amis prêts à vous suivre, et une motivation sans égale!
Sentir le soutien des membres de notre club et de nos partenaires nous a donné le sentiment que ce projet n'était pas que le notre.
Nous souhaitons donc dédier cette étape à toutes et à tous ceux qui de loin ou de près nous ont permis de participer à ce raid.

Impression de l'équipage
Denis
Ça y est, nous sommes habitués des départs hôtels ,briefings , mais aussi des longues attentes sur les tarmacs à scruter le ciel et l'évolution de son plafond . Dakhla n'échappe pas à la règle . Après 2 h branle-bas, on saute dans les avions destination Nouakchott pour ravitailler , grand moment , des fûts d'essence des pompes qui ne fonctionnent pas , finalement des jerricans , des seaux ,,, tout cela sous une température accablante, on prend beaucoup de retard , certains se poserons de nuit à Dakar . Enfin but ultime après une navigation de 500NM.
Réception à l' ambassade et une bonne nuit bien méritée .

Bernard : après Cap Juby et Villa Cisneros, cap sur la presqu'île du cap vert après un stop avitaillement épique sur Nouakchott. Un passage sur St Louis avant une trajectoire d'arrivée toujours aussi imprévisible et voilà c'est fait : nous sommes le plus au sud. Il nous reste maintenant à remonter.

Safia : à peine l'avion posé à Dakar (I did) que j'ai déjà en tête la prochaine édition...l'Afrique vue d'en haut! Un vieux rêve d'enfance qui commence à devenir réalité...

Jean-Claude
Dernière journée cap au sud
Alors pour corser le voyage et éviter les attentes sur le tarmac j'ai faussé compagnie au F-BVIS pour de faire l'étape Dakhla Dakar sans arrêt comme à l'ancienne . C'est avec Laurent et son Skylane de 80 CV . Le survol de la Mauritanie splendide mais très chaud dans le petit cockpit en vue du lac rose nous sommes soulagés 6h15 de pilotage .

Philippe
Après une longue journée de voyage ponctuée de longues attentes sous un soleil de plomb, nous voilà en attente au dessus du Lac rose, qui porte vraiment très bien son nom, alors que le soleil disparaît à l'horizon. Nous passons du jour à la nuit en quelques minutes... "India Sierra, autorisé à couper les axes, rappeler vent arrière main gauche pour la 36" Puis nous voilà en finale, PAPI, balises... Là je me sens plus proche d'un pilote de ligne que d'un pionnier de l'aéropostale. On ne peut plus proche puisque Denis est à coté...
Fred. Satisfait de joindre Dakar , notre but ultime après une superbe et longue navigation mais déjà nous pensons au retour. Que de temps perdu aux escales pour avitailler , je n ose rmeme pas imaginer réaliser ce raid hors organisation. Des paysages grandioses nous vivons notre passion à fond et je suis fier de partager ces moments avec Safia, Bernard, Jean Claude, Philippe et Denis